Les objets connectés n’ont pas encore la cote auprès des Belges

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La Belgique est encore à la traîne en matière d”Internet of Things’ (IoT), c’est-à-dire d’objets connectés qui permettent d’accéder où que l’on soit aux informations de son domicile et des divers appareils qui y sont disposés, ont reconnu les responsables belges d’Huawei et de Samsung en marge du salon IFA de Berlin, la grand-messe européenne de l’électronique grand public.

Un important travail de communication doit ainsi être réalisé pour familiariser le consommateur avec les nouveaux produits, à commencer par les ‘smartwatches’, les montres intelligentes. Machine à laver permettant de rajouter du linge une fois le cycle de nettoyage déjà lancé, four communiquant avec le réfrigérateur, machine à café se mettant en route alors qu’on se trouve encore dans son lit, plaques à induction avec affichage des recettes de cuisine, lit intelligent pour optimiser le sommeil, le tout communiquant avec des smartphones, des tablettes et des montres connectées, qui permettent de payer sans contact, de verrouiller à distance ou de localiser un véhicule (et d’y allumer l’air conditionné)… Du salon à la salle de bains, la maison du futur sera intelligente, de même que la voiture, à en croire les exposants de l’IFA.

Un credo dans lequel se retrouve pleinement Peter Vanhecke, managing director pour la Belgique de Samsung. “Pour le consommateur, l’IoT rend la vie plus facile. Cela lui permet de passer son temps de manière plus efficace, où, comment et quand il le veut et de lui faciliter la vie. Il faut lui apporter de la sécurité et du confort, qui sont ses plus grands soucis. Énormément de choses sont faisables à distance. La connectivité des objets est la prochaine révolution”, prédit le responsable de la marque coréenne, qui vend chaque année en Europe plus de 300 millions de produits allant du smartphone à la télévision en passant par les aspirateurs, les imprimantes ou les frigos.

Cependant, la Belgique est un pays assez traditionnel où le consommateur a besoin de temps pour s’adapter, à l’image du développement hésitant de la technologie du paiement sans contact. “Notre pays est effectivement en retard en ce qui concerne l’utilisation des nouvelles technologies”, constate Dirk Pauwels, managing director d’Huawei Belux, dont la marque, venue de Chine, est devenue en quelques années le 3e acteur mondial et belge (où il représente 12% de parts de marché) en termes de smartphones, derrière l’Américain Apple et Samsung (entre 36 et 37% de parts de marché dans notre pays en 2014 et une volonté de mettre dorénavant l’accent sur les appareils moyen et haut de gamme).

Les entreprises doivent faire connaître leurs produits et communiquer sur le sujet vers le grand public. “Il s’agit d’être présents dans les magasins mais également de créer des interactions avec le consommateur, avec qui il faut établir un lien de confiance”, commente M. Pauwels. Une démarche qui peut notamment se faire via des magasins propres aux différentes marques, où sont exposés leurs différents produits, à l’image de l’Apple Store, qui devrait ouvrir à la mi-septembre à Bruxelles, ou d’un Customer Experience Center d’Huawei dont l’ouverture est prévue d’ici quelques semaines dans la capitale, a laissé entendre son managing director pour le Belux. Samsung, de son côté, réfléchit également à l’opportunité d’une telle démarche.

La confiance prend toutefois du temps à se créer. “Nous pensions que nos montres connectées allaient se vendre toutes seules. Mais ce n’est pas le cas. Nous en avons sorties plusieurs mais ce créneau ne s’est pas assez développé dans notre pays”, déplore Serge Vandriessche, country director de la division Mobile de Samsung pour la Belgique. “Il faut effectivement communiquer et inciter les gens à franchir le pas. Nous avons d’ailleurs constaté qu’aux Etats-Unis, lorsqu’un consommateur achetait un kit de base (dont le prix se situe entre 500 et 700 euros, NDLR) pour interconnecter ses appareils domestiques, entre cinq et dix autres objets venaient s’y ajouter dans les six mois suivants, les gens étant convaincus.”

Le marché des objets connectés, accessible à tous, Huawei y croit aussi fermement. “Nous voyons cependant davantage notre rôle comme celui d’un intégrateur, de créateur d’interfaces pour les appareils. Nous n’avons pas l’intention de créer les produits mêmes de l’écosystème de l’Internet des objets”, confie M. Pauwels.

Huawei comme Samsung se disent toutefois convaincus que ce marché d’optimisation de la vie et de l’expérience des consommateurs va se développer de manière importante dans les mois et années à venir en Belgique.

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